Une ancienne ministre PS favorable à l'interdiction du
voile islamique
/ Vendredi 8 mars
2019 à 11:096
Yvette Roudy. Photo © Denis
ALLARD-POOL/SIPA
Première ministre à avoir été en charge des droits des
femmes, Yvette Roudy a donné son avis sur la possibilité d’un “féminisme
musulman” et sur le port du voile.
Membre du Parti socialiste, eurodéputée, ministre des
Droits de la femme, députée du Calvados, maire de Lisieux, mais avant tout
militante féministe… La vie politique d’Yvette Roudy fut prolifique. Impliquée
comme personne dans la lutte pour le droit des femmes, celle qui a aujourd’hui
presque 90 ans continue de donner son avis sur certains sujets controversés.
Pour Le Point, elle
est revenue sur le féminisme dans l’islam et la polémique du hijab de sport que
Décathlon a renoncé à commercialiser.
Les femmes voilées « ne savent pas de quoi
elles parlent »
Quand l’hebdomadaire lui demande s’il existe un «
féminisme musulman », l’ancienne ministre ne mâche pas ses mots : «
Ce sont des femmes qui aiment être soumises ? Elles ne savent pas de quoi elles
parlent. Une jeune femme s’est dressée devant moi alors que je faisais une
conférence, avec des tas de barbus autour d’elle. Elle m’a dit ‘j’ai ma liberté
de porter le voile’. Je lui ai répondu : ‘je vous offre un billet pour aller en
Arabie Saoudite, vous y restez trois ans, et vous me direz ce que vous en
pensez’. Ces filles ne réfléchissent pas. Elles sont manipulées par des hommes
derrière elles », assène-t-elle, sans filtres.
Yvette Roudy s’inquiète de la « progression » de
l’islam
A propos de la polémique du hijab sportif finalement
non commercialisé par Décathlon, Yvette Roudy est catégorique. « Je
suis contre le voile », déclare-t-elle au Point. « Je
pense que c’est un entrisme de l’islam dans nos foyers. En 1979, les femmes à
Téhéran étaient dans la rue pour demander la possibilité de sortir les cheveux
au vent », se souvient-elle. « Aujourd’hui, on trouve des femmes
voilées dans les rues de Paris. Ça prouve que l’islamisme progresse »,
s’inquiète-t-elle ensuite, avant de poursuivre : « Les islamistes
traient mal ces femmes, qui sont très en dessous de la plénitude de leurs
droits ».
« Elle n’existe plus la gauche ! »
L’ancienne ministre va même plus loin, en expliquant qu’elle voudrait
interdire purement et simplement le voile. « Ces femmes n’ont pas le
droit de se promener en hijab à Paris, c’est un symbole de soumission. Ça nous
fait régresser nous les femmes qui croyions être libérées ». Et
l’octogénaire de conclure avec un énième tacle quand l’hebdomadaire lui demande
de juger le rapport de la gauche à la laïcité : « Elle n’existe plus la
gauche ! En ce qui concerne la laïcité, il est clair que la gauche n’a pas les
idées claires sur ce sujet. Elle n’écoute pas les vraies féministes, qui
pourraient lui expliquer que le voile représente un grand recul et qu’il ne
faut pas être dupe ». Touché, coulé.